Mars 2023

La finance à impact

Le terme « finance à impact » émerge de plus en plus dans le jargon économique bien qu’il soit souvent employé de manière abusive. Nous tentons ici de démêler le vrai du faux sur ce terme souvent employé de manière abusive.

 

Qu’est-ce que la finance à impact ?

Tout d’abord, la finance durable et la finance à impact sont deux choses différentes. La finance à impact est une branche de la finance durable, domaine qui regroupe différentes pratiques d’investissement tenant compte de critères extra-financiers. On retrouve d’autres pratiques dans la finance durable, comme l’exclusion d’entreprises dépassant un certain seuil de pollution, ou ayant des activités violant les droits humains fondamentaux. Parmi les autres pratiques d’investissement durable, on retrouve la notation « best-in-class », où l’on vient distinguer les meilleures entreprises dans leurs industries respectives selon des critères environnementaux ou sociaux (trace carbone, respect de la biodiversité, employabilité, etc.)

 

L’organisme Finance for Tomorrow définit la finance à impact comme une stratégie d’investissement « qui vise à accélérer la transformation juste et durable de l’économie réelle, en apportant une preuve de ses effets bénéfiques ». En d’autres termes, pour qu’un projet relève de la finance à impact, il faut pouvoir montrer qu’il a, conjointement à une rentabilité financière, un impact positif pour la planète ou pour les populations. La performance financière et la performance extra-financière sont donc mises au même niveau. La finance à impact repose sur trois piliers :

  • L’intentionnalité :  l’investisseur doit avoir la volonté de créer un bénéfice environnemental et/ou social ; l’entreprise ou le projet financé doit atteindre un ou plusieurs objectifs de développement durable (ODD) ;
  • L’additionnalité : chaque investisseur doit pouvoir identifier une valeur ajoutée aux capitaux fournis à l’entreprise ou au projet bénéficiaire : en d’autres termes, chaque euro supplémentaire fourni au projet doit augmenter l’impact environnemental et social positif ;
  • La mesure : les bénéfices environnementaux et /ou sociaux doivent pouvoir être évalués par des mesures précises qui montreront que les améliorations attendues sont au rendez-vous.

La recherche conjointe de rentabilité financière et d’impact positif sur un ou plusieurs ODD ne doit pas se faire au détriment d’autres facteurs environnementaux ou sociaux : c’est le principe de non-nuisance significative ou DNSH (« do no significant harm »). Un projet de finance à impact, pour qu’il soit labellisé tel quel, doit donc respecter un cadre bien précis.

 

Quelles données utiliser pour mesurer l’impact ?

On peut tout à fait recourir aux mêmes données brutes que pour d’autres projets de finance durable, cependant pour démontrer un impact bénéfique, il s’agit de les utiliser dans un contexte différent :

  • Les données d’impact doivent avoir une valeur de référence pour démontrer les bénéfices obtenus par le projet ;
  • Les données doivent pouvoir être suivies au cours du temps pour gérer l’impact tout au long du cycle d’investissement.

Enfin, une vision de long-terme est essentielle pour définir l’horizon d’investissement d’un projet de finance à impact : l’investisseur doit avoir pour objectif d’assurer la pérennité financière et extra-financière de ses investissements pour contribuer à un développement économique durable.

Parfois, la réglementation sur la finance durable, c’est trop !

Fideas Capital est focalisée sur la transition et son accompagnement et valorise une finance verte pour le plus grand nombre, c’est-à-dire qui, d’une part, ne détériore pas le service de performance, au sens de rendement/risque, rendu à l’épargne et, d’autre part, puisse être largement souscrite, pour influer, mais sans déstabiliser les marchés.

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