En 2022, la Chine est devenue le premier exportateur de voitures vers l’Union Européenne.

La percée de la Chine dans le domaine des voitures électriques a été permise par un alignement de planètes :

• Le point de départ repose sur un petit groupe d’entrepreneurs chinois exceptionnels, dont Wang Chuanfu et Zen Yuqun, qui se sont très tôt intéressés aux batteries des produits de consommation électronique puis des voitures. Ils ont créé deux entreprises de référence : BYD et CATL. Ces entrepreneurs ont pu compter, pendant de nombreuses années, sur des investissements américains, européens et japonais pour se développer.
• Les intérêts stratégiques du Parti Communiste Chinois ont été alignés avec les objectifs stratégiques de ces entreprises.
  • Les autorités chinoises ont joué une partition parfaite à partir des compétences développées par le privé.
  • Le gouvernement a imposé que les constructeurs occidentaux exercent leurs activités dans le cadre de joint-venture, partage de technologies. Les subventions accordées en Chine ne l’ont été qu’à des entreprises assemblant les véhicules sur le sol chinois, un IRA à la chinoise. Et en ajoutant des taxes de 25% sur les véhicules importés.
  • L’obtention des subventions était conditionnée au fait d’acheter des batteries auprès de fournisseurs chinois certifiés… bref CATL !
  • Les banques chinoises ont massivement financé l’acquisition de mines et réserves en Afrique, Australie, Amérique du Sud. Ce qui permet à la Chine de dominer le raffinage du nickel, du cobalt, du graphite, du lithium et du manganèse, essentiels pour les batteries.

Avec une vision stratégique complète, la Chine contrôle aujourd’hui toute la chaîne de valeur, rattrapant en peu d’années un retard considérable sur les constructeurs occidentaux, dont les politiques et les industriels n’ont que peu réagi pendant trop longtemps.

Résultat ? Aujourd’hui, CATL et BYD contrôlent 70% du marché des batteries électriques destinées à être installées en Chine et à être exportées mondialement.

Les Etats-Unis, avec l’IRA, et l’Union Européenne sont aujourd’hui en phase de riposte tardive. Ils gardent des atouts majeurs et la Chine n’est pas exempte de faiblesse, mais ils sont en position difficile.