Avril 2023

La mécanique du réchauffement climatique, "c'est pas sorcier !"

Le mot « expert » peut faire peur à beaucoup, il signifie que seuls des chercheurs confirmés seraient susceptibles de comprendre des phénomènes scientifiques. Et si on ne comprend pas, il est facile de se laisser convaincre par un autre « expert », qui peut ne pas l’être du tout… et auquel les médias peuvent donner un certain écho. D’où un nombre toujours élevé de climato-sceptiques.

Dans cette perspective, quelques raisonnement simples sur le climat.

Tout d’abord, sur la chaine de causalité du réchauffement climatique. Trois propositions, toutes établies et non contredites y compris par les climato-sceptiques, expliquent le phénomène :

1-Les activités humaines émettent du CO2

La concentration de CO2 dans l’atmosphère était autour de 280 ppm (parties par million, ou 0,028%) avant la Révolution Industrielle (depuis des siècles). Elle a augmenté continuellement depuis le milieu du 19ème siècle pour atteindre aujourd’hui 400 ppm (0,04% de l’atmosphère). La progression est continue et forte. Même si la concentration demeure faible en valeur absolue.

2-Le CO2 est un gaz à effet de serre

Le CO2 est un Gaz à Effet de Serre (GES). Un GES signifie simplement qu’il absorbe le rayonnement infrarouge lointain de la terre. Pour se faire, il faut simplement qu’une molécule de GES se compose de trois atomes ou de deux différents. Le CO2 est donc un GES. Pas l’oxygène (O2, deux fois le même atome). Donc c’est vrai.

3-Les gaz à effet de serre augmentent la température de l’atmosphère

L’effet de serre existe, et heureusement, sinon la température moyenne serait de -18°C sur terre, on est à 14°C en moyenne. Le mécanisme est connu, l’atmosphère absorbe une partie du rayonnement terrestre infrarouge lointain (la Terre reçoit le rayonnement solaire et émet à son tour un rayonnement) ce qui permet de réchauffer la Terre. Et il existe bien une relation entre la quantité de GES dans l’atmosphère et le niveau des températures. Donc c’est vrai, mesuré, et contesté par personne non plus ! Pour la petite histoire, l’atmosphère de Vénus est composée à 96% de CO2… et il fait en moyenne 462°C alors qu’il ne fait que 167°C sur Mercure, plus proche du soleil !

 

Le mécanisme du réchauffement est donc simple, démontré et observé. La question suivante réside dans la modélisation pour quantifier le phénomène. Des analyses de physique permettent de tordre le coup à des objections climato-sceptiques usuelles.

Première objection : la hausse des températures due aux activités humaines serait marginale par rapport aux tendances naturelles. C’est faux ! Des équations de base montrent que l’effet de serre additionnel augmente le rayonnement reçu par un mètre carré sur terre de 240 watts à 243 watts. L’impact des variations solaires (cf. les cycles de Milankovitch), qui sont bien réelles, les augmenterait de 240 watts à … 240,1 watts ! La quantité est négligeable. Et + 3 watts / m², c’est environ + 1 degré Celsius de température moyenne sur terre.

Seconde objection : dans des temps anciens, il y a eu des concentrations de CO2 plus élevées qu’aujourd’hui. C’était effectivement le cas, il y a plusieurs centaines de millions d’années. Des analyses sont faites à partir des analyses des roches et des carottes de glace. Pour autant, si la température était très supérieure à aujourd’hui (+5°C en moyenne), elle n’avait pas augmenté aussi rapidement, et il n’y avait évidemment aucun enjeu pour l’humanité. Et c’était bien l’augmentation des températures qui avait provoqué l’augmentation du CO2, au contraire de ce qui se passe aujourd’hui, les raisons étant complètement différentes. On ne peut en aucun cas déduire que l’augmentation des températures est la cause et non la conséquence à partir de phénomènes générés quand l’homme n’existait pas ! En revanche, il y a eu un certain nombre d’emballements naturels qui ont bien conduit à une hausse de la température et du CO2 et qui se sont auto-régulés petit à petit, sur un temps très long et sans commune mesure avec l’échelle de l’humanité. On peut retenir qu’une forte concentration de CO2 dans l’atmosphère s’est auto-corrigée. En bref, la Terre n’est pas devenue Vénus, ce qui pourrait être un facteur d’optimisme relatif ! A vue humaine, cela ne change en rien les impacts des phénomènes actuels décrits précédemment, toutes les conséquences des activités humaines sur le climat et la nécessité de s’adapter.

https://www.youtube.com/watch?v=R6eywXdssMw vidéo de ScienceEtonnante (Prix de l’Académie des Sciences)

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