Sciences, climat et politique

Le GIEC vient de sortir un nouveau rapport d’évaluation qui propose une synthèse de toutes les avancées scientifiques qui ont eu lieu depuis 2015 sur le réchauffement climatique.

Comme le rappelle le Ministère de la Transition écologique, « depuis plus de 30 ans, le GIEC évalue l’état des connaissances sur l’évolution du climat, ses causes, ses impacts. Il identifie également les possibilités de limiter l’ampleur du réchauffement climatique et la gravité de ses impacts et de s’adapter aux changements attendus. Les rapports du GIEC fournissent un état des lieux régulier des connaissances les plus avancées. Cette production scientifique est au cœur des négociations internationales sur le climat. Elle est aussi fondamentale pour alerter les décideurs et la société civile. » (https://www.ecologie.gouv.fr/publication-du-6e-rapport-synthese-du-giec )

Si le GIEC n’est pas un laboratoire de recherche, il s’appuie sur la recherche qui existe dans le monde entier. Comment ? En procédant à des « méta-analyses » de milliers d’articles scientifiques qui ont déjà été revus par leurs pairs, les rapports étant co-signés par 195 pays. D’ailleurs, le rapport du GIEC comporte un résumé pour les décideurs, souvent la partie la plus lue, et qui doit être ratifiée par chacun des pays membres, ce qui entraîne de nombreuses semaines de débat pour valider chaque phrase de ce résumé. Les matériaux proposés sont donc considérés dans le monde entier comme la base scientifique pour établir des politiques publiques, pour éclairer les prises de décision de tous les acteurs sur le climat.

Dans ce domaine, il s’agit donc de prendre des décisions collectives en étant éclairés par la science. C’est beau et pas si courant !

Seulement voilà, on a quand même l’impression que cette prise en compte de la science n’est avancée que lorsqu’elle arrange le décideur. Quelques exemples :

• Si la situation est aussi urgente et catastrophique que cela, pourquoi les Etats (pas que les Etats occidentaux) ne font-ils pas plus et plus vite comme y invite précisément le GIEC ?
• Pourquoi est-ce que les individus que nous sommes ne changeons que très lentement nos modes de vie ?
• Si la science est la base des décisions, pourquoi l’énergie nucléaire est-elle combattue par la plupart des défenseurs du climat (hors JM Jancovici https://www.youtube.com/watch?v=N3BMx_Wt5Lk ) ? Les groupes d’experts scientifiques sont formels sur le sujet, c’est une énergie décarbonée et pas plus risquée que d’autres. Malgré la problématique du traitement des déchets, Le nucléaire est objectivement incontournable pour réussir Il fait fantasmer car il est complexe. Les idéologues nombreux ont beau jeu de développer des argumentations qui ont sans doute leur logique, mais une logique autre, qui ne respecte pas les conclusions des scientifiques.

S’il est de bon ton de s’en remettre publiquement au GIEC, dans le privé, on entend aisément des phrases du type : « Il n’est pas rare de voir la communauté scientifique se tromper » ; « Il y a des scientifiques qui disent qu’il y avait plus de CO₂ dans l’atmosphère avant l’apparition de l’humanité, donc l’homme n’est pas la cause du problème », etc.

Une des réponses éclairant les décisions qui s’écartent, parfois radicalement, des recommandations scientifiques, est tout simplement que nombre d’individus peinent à se convaincre, ou à remettre en cause leurs habitudes, avec un certain scepticisme à l’égard d’un risque qui est pourtant de moins en moins lointain, peut-être aussi par peur ou pour un sentiment d’impuissance face à la multitude qui continue à polluer.

Afin que chacun puisse revoir les bases du réchauffement climatique, nous y revenons dans le zoom et « le Saviez-vous », avec plusieurs références (rapports, articles et vidéos).