
Mars 2025

Zoom sur la notation des plans de transition
Les investisseurs intéressés, en actions, par la lutte contre le changement climatique, se sont portés d’abord sur les activités « taxonomie », les solutions environnementales. Après l’enthousiasme des 1ers temps, ceci s’est avéré décevant.
Ils ont ensuite préféré les activités à faible impact et, dans les activités à impact élevé, les émetteurs mieux-disants en termes d’émissions. C’était l’attrait du bas carbone de l’immédiat.
Pour améliorer cette approche, ils ont intégré des objectifs de long terme, une recherche d’engagements, typiquement SBTi, le plus souvent, de net-zéro en 2050. Ils y ont ajouté un indicateur, que nous jugeons approximatif et peu crédible, de température de portefeuille !
Aujourd’hui, ce vers quoi se dirige le consensus et la recherche, c’est de considérer que l’indicateur clef de la qualité d’un émetteur, à l’égard du risque climatique, est la qualité de son plan de transition. Au-delà des émissions actuelles, au-delà des objectifs de long terme, au-delà de l’existence de jalons intermédiaires, ce qui importe c’est l’existence d’un plan de transition de qualité, c’est la mise en place et la poursuite d’une stratégie crédible et lisible.
La construction de ces plans de transition est à ses débuts. La plupart, même parmi les grandes valeurs, en sont au stade des ébauches et traitent surtout des leviers d’abaissement les plus immédiats, à portée de main.
Juger de la qualité, de la crédibilité d’un plan de transition, n’est pas trivial. Pourtant c’est nécessaire pour juger d’un investissement dans cette dimension essentielle, pour permettre aux investisseurs de faire des choix. La qualité d’un plan de transition n’est pas seulement utile à l’environnement ; elle est aussi un indicateur de la qualité de préparation stratégique à une évolution inévitable, dans sa dimension d’atténuation, comme d’adaptation.
Trois entités se sont penchées sur le sujet et ont développé une notation des plans de transition : la Transition Pathway Initiative, Climate Action 100+ et l’ADEME. Chacune porte une méthodologie, qui sont cohérentes entre elles et comparables. Les deux 1ères adressent elles-mêmes une liste d’émetteurs qu’elles suivent, analysent et notent. L’ADEME, pour sa part, propose une méthodologie plus largement applicable, par des auditeurs externes formés.
Il nous semble indispensable d’étendre cette démarche de notation aux plans de transition du plus grand nombre d’entreprises : des grandes, moyennes et petites.
La notation est un indicateur simple, qui, à l’instar des notations de crédit, pourra simplifier la vie des investisseurs et permettre d’orienter leurs choix d’investissement. Elle pourra être calculée en moyenne sur un portefeuille d’OPCVM.
Elle pourra permettre au régulateur d’attirer l’attention sur un indicateur bien plus simple, lisible, gradué, qu’un label, un statut SFDR ou l’emploi régulé d’une dénomination à connotation environnementale.
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