Novembre 2024

Afin d’accompagner sa transition énergétique l’entreprise dispose de deux outils de financement obligataire complémentaires.

Si les Green Bonds sont devenus des instruments très répandus accompagnant les projets de la transition, l’usage des SLB (Sustainability Linked bonds) reste un peu moins répandu.

Si le Green Bond est directement associé à un projet aux contours bien circonscrits et documentés, le SLB implique l’engagement de toute la société dans sa marche vers la neutralité carbone.

  • Ainsi quand l’Oréal émet en mars 2022 1,25 Md d’euros à 4 ans via un SLB, l’entreprise de cosmétiques poursuit une stratégie de financement distincte de celle consistant à financer ses projets verts. D’une part la maturité courte, 4 ans, démontre que l’Oréal ne vise pas un projet industriel nécessitant des infrastructures lourdes propres aux entreprises énergéticiennes impliquées dans la création de capacités décarbonées. D’autre part la nature du SLB expose aux investisseurs institutionnels la stratégie verte du groupe de cosmétiques, et sa place de mieux-disant dans la trajectoire vers le net-zéro. Ainsi le SLB de L’Oréal respecte les deux piliers de l’instrument : une ambition quantitative à un horizon donné, à l’échelle de l’entreprise. Les indicateurs clefs sont sans surprise la mesure des GES (Gaz à Effets de Serre) ; des objectifs sont alors calibrés, les SPT (Sustainability Performance Targets) : leur non-réalisation impacterait négativement le coupon pour l’émetteur, obligé dans ce cas d’incrémenter de 12,5bp la rémunération de l’obligation. A ces critères mesurables et comparables, une deuxième batterie d’indicateurs est choisie, avec leurs objectifs accompagnant l’instrument : il s’agit de repères propres à l’Oréal, par contraste avec la mesure désormais universelle des GES. Ainsi, le coupon de la SLB de l’Oréal est conditionné à la réduction de l’usage du plastique dans les produits du groupe (KPI) : une réduction de 50% à l’horizon 2025. Cela s’inscrit dans l’objectif du groupe de le réduire à zéro d’ici 2030.  

D’une façon générale l’usage du financement par SLB semble particulièrement adapté aux secteurs non-intenses de la transition énergétique : l’instrument vert contourne la difficulté de sélection de gros projets propres aux industriels de la transition, tout en mettant l’accent sur la volonté et l’ambition de l’entreprise de contribuer globalement à la neutralité carbone. La SLB, par la nature personnalisée et mesurable de ses KPI, offre ainsi une tribune à l’entreprise pour communiquer à la communauté d’investisseurs comment elle compte avoir un impact la menant au net-zéro.  

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