Enogia et la chaleur fatale
On le sait, on le constate tous les jours au volant, par exemple, une part importante de l’énergie consommée est transformée en chaleur inutilisée, chaleur produite et dissipée après génération du mouvement pour un moteur, mais aussi chaleur résiduelle de certains procédés industriels. C’est la « chaleur fatale ».
Cette chaleur dite « fatale » fait l’objet de récupération croissante soit directement, mais en proximité seulement, à fins d’économie d’énergie, soit en production d’électricité.
Nous avons rencontré Enogia, ETI française, de micro-capitalisation. Elle est vecteur de la transition, fournisseur de solutions. Enogia s’est spécialisée dans les turbines récupératrices de chaleur fatale et productrices d’électricité, dans le segment des petites tailles et des flux à basse température. 
Ces turbines appliquent le principe du Cycle Organique de Rankine, d’où leur nom ORC qui en est l’acronyme en anglais. La chaleur vaporise un fluide qui monte en pression, puis, en se détendant, actionne une turbine qui produit de l’électricité. Le tout est en circuit fermé, le fluide, après condensation, revenant sur la source chaude. 
On attend de ce procédé un rendement de 10 à 20%. Dans un exemple type, donné par nos interlocuteurs, un moteur aura un rendement de 40% et une déperdition de 60% en chaleur fatale, dont la moitié 30% peut être captée dans l’eau (le reste perdu en échappement de gaz). La turbine ORC produira donc de 3% à 6% de l’énergie primaire initiale en électricité, faisant passer le rendement du moteur de 40% à 43% ou 46% soit une amélioration du rendement de 7,5% à 15% !

Enogia s’adresse typiquement au moteur thermique, mais s’est aussi préparée pour la pile à combustible à hydrogène. Cette dernière, produit de l’électricité non fossile (modulo la méthode de production de l’hydrogène), mais, comme le moteur thermique, dégage une chaleur fatale.
Où Enogia place-t-elle ses turbines ? Dans des unités de méthanisation, gros clients répétitifs en Allemagne, dans des entreprises industrielles qui gaspillent ce type de chaleur et, depuis peu, avec un certain succès, dans le transport maritime. Ce segment est d’autant plus porteur que la décarbonation progresse lentement et que le fuel maritime est particulièrement polluant. 
Enogia qui a beaucoup investi pour savoir équiper les piles à hydrogène, profitera de leur développement, qui doit se relancer. Enfin, toute utilisation de bio-fuels, notamment dans le transport par camions, peut faire l’objet d’optimisation par ce type de récupérateur de petite taille.

https://enogia.com/ 
Plaquette ORC classique : https://enogia.com/wp-content/uploads/2022/10/Plaquette-Enogia-ORC-FR-1.pdf
Plaquette hydrogène : https://enogia.com/wp-content/uploads/2022/10/Plaquette-Enogia-hydrogene-2021.pdf