Juillet 2024
Si le chemin de l’enfer (climatique) est pavé de bonnes intentions, écrivait Bernard de Clairvaux, nous disposons désormais d’outils et de standards nous permettant d’apprécier la réalité des enjeux et actions des acteurs se saisissant de ce sujet sociétal.
A ce titre, Renault est emblématique des entreprises intégrant à tous les niveaux de décision la lutte contre le réchauffement climatique. Au cœur d’un secteur à fort enjeu, celui du transport en véhicule individuel, il est important d’identifier factuellement les acteurs qui vont faire la différence climatique. 80% de l’empreinte carbone de la marque au losange vient de ce que le Greenhouse Gas Protocol appelle « Scope 3 aval », et qui pour le vulgum pecus se traduit en émissions carbone par le client final, une fois le véhicule construit. On ne soulignera jamais assez la solitude du chef d’entreprise confronté à une problématique d’émissions de GES largement répartie sur le scope 3, celui de ses clients ou de ses fournisseurs : les décisions impactant l’usage du produit peuvent être au mieux indirectes, ou souvent à très long terme ; nous sommes loin d’une entreprise où le sujet GES est de nature Scope 1, relevant directement de la responsabilité de l’entreprise, de ses décisions au quotidien. La réorganisation du groupe en 2022, est emblématique de ces choix qui font la différence avec le temps. La création de la division « The Future is neutral », fer de lance de l’économie circulaire impacte toute la chaîne : de l’approvisionnement à la production en passant par l’usage et intégrant le recyclage du véhicule et la valorisation des pièces. De la matière grise mobilisée pour que, par exemple, on parvienne à construire des Twingo avec à peine 700 pièces, contre plus de 1000 à la génération précédente. La division « Ampère » qui produit les véhicules électriques du groupe est la réponse stratégique à l’objectif aussi simple à énoncer que difficile à réaliser : décarboner le transport routier, qui représente encore 77% des émissions de GES dans le secteur des transports (Enerdata).
Ne nous y trompons pas, la bataille de la route n’est pas gagnée et l’Observatoire mondial de l’action climat, Climate Chance, nous rappelle que la transition énergétique des transports reste en retard sur l’accroissement de la demande de mobilité. D’autre part pour réussir sa transition énergétique Renault doit confirmer ses récents succès économiques : on se souvient de l’échec de la e-Megan lancée trop tard (mais avant l’arrivée de L. de Meo) et trop chère par rapport aux Tesla. Le faible choix de véhicules électriques à moins de 25k euros, la menace de la concurrence chinoise ceteris paribus environ 7k moins chers que les EV européens, ont récemment jeté un doute sur les perspectives de croissance de ce secteur, pourtant cardinal à l’objectif de neutralité carbone. A l’enjeu climatique indiscutable, se rajoutent des enjeux économiques et sociétaux cruciaux dont le chef d’entreprise doit tenir compte pour trouver le sentier étroit de la satisfaction de toutes les parties prenantes.
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