Le chiffre du mois : -500

A 500 mètres sous terre, et pour une éternité ! c’est à cheval sur la Meuse et la Haute-Marne qu’on enfouira prochainement, après instruction par l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), nos déchets les plus radioactifs, pour des milliers d’années. Nous y sommes allés ! L’accès à ces installations a été rendu possible grâce à ASCPE-Les Entretiens Européens et sa directrice Claude Fisher Herzog, notre pilote dans les arcanes de l’atome, qui avaient organisé ce déplacement.

Le projet s’appelle CIGEO. C’est Matthieu Denis-Vienot (Relations institutionnelles et territoriales de l’ANDRA) qui nous a accueillis sur le site et nous a fait visiter le laboratoire où depuis 20 ans, à -500 m et en grandeur réelle, à l'échelle 1, sont imaginées, testées et démontrées la multitude de solutions techniques pour la construction du site, son opération et sa résistance de très long terme.

CIGEO a vocation à être construit sur plus d’un siècle (pendant lequel les déchets qui y seront déjà stockés resteront accessibles en cas d’évolution de leurs possibilités de recyclage ou de meilleur traitement). Le site a été choisi pour la qualité de la formation rocheuse, l’argilite du callovo-oxfordien, qui s’est constituée, il y a 160 millions d’années, et qui présente des propriétés de stabilité et d’imperméabilité remarquables, pour assurer le confinement des éléments radioactifs pendant toute leur durée de vie.

CIGEO ce seront 15 km² d’espace souterrain (galeries de liaison et alvéoles de stockage) où, à partir de 2035 voire 2040, commenceront à être entreposés 10 000 m³ de déchets Haute Activité issus du retraitement du combustible usé) et 73 000 m³ de déchets de Moyenne Activité composés notamment par les coques et les embouts des barres de combustibles. En attendant, que fait-on des déchets déjà produits ? Ils attendent, après retraitement, en entreposage de surface, que CIGEO soit prêt. Ils doivent également prendre le temps de refroidir pour atteindre une température inférieure à 90°C.

A 25 mds € sur un siècle, le coût peut sembler pharaonique, mais pour les consommateurs d’électricité, il ne pèse que 1% à 2% du prix de l’électricité, soit environ 15 à 20 € de surcoût électrique annuel pour une famille type de 4 personnes.

D’ailleurs, la plupart des pays producteurs d’énergie nucléaire ont fait le choix de l’enfouissement, avec des différences de modalités techniques.

La solution du traitement des déchets est la clef d’acceptabilité du nucléaire, par ailleurs l’énergie pilotable nécessaire et la moins carbonée, mieux que les ENR ! ! Et c’est devenu une véritable industrie de haute valeur ajoutée. Merci donc CIGEO pour sa contribution à la transition bas-carbone.

Pour en savoir plus, La Lettre des Entretiens Européens sur le sujet «  Déchets nucléaires – La solution existe »